Autisme, TSA & Troubles digestifs

Pour simplifier la lecture, “Troubles du Spectre Autistique” sera abrégé en “TSA” tout au long de cet article.

Une étude canadienne de 2005 portant sur des enfants avec TSA âgés de 3 à 10 ans a donné une bonne illustration du paysage alimentaire et digestif des personnes avec TSA : 60% mangeaient moins de 20 aliments et 50% souffraient de problèmes gastro-intestinaux.

Ces résultats nous poussent à nous poser une question essentielle : quelles conséquences ces troubles digestifs ont-ils sur le cerveau, organe clé des TSA ?

Le lien entre intestin et cerveau a déjà été prouvé à maintes reprises : le système nerveux entérique qui relie ces deux organes est d’ailleurs qualifié de “second cerveau” car il peut aller jusqu’à fonctionner en autonomie après section du nerf vague.

Creusons les 3 dysfonctionnements intestinaux majeurs dont souffrent les personnes avec TSA, qui impactent négativement leur quotidien et peuvent être soulagés avec un accompagnement adapté.

L'HYPERPERMÉABILITÉ INTESTINALE

L’hyperperméabilité intestinale est une altération de la muqueuse de l’intestin grêle par relâchement des jonctions entérocytaires serrées.

La muqueuse intestinale est formée par les circonvolutions d’une couche de cellules appelées entérocytes qui forment la principale surface d’absorption des nutriments.

Ces cellules sont connectées par des jonctions serrées qui forment une barrière sélective, filtrante et protectrice : plus ces jonctions sont serrées, plus l’absorption des nutriments est efficace et mieux les agresseurs potentiels (virus, bactéries, toxines…) sont filtrés.

On parle d’hyperperméabilité intestinale lorsque ces jonctions sont desserrées : les protéines mal digérées / trop volumineuses, les virus, bactéries et toxines passent à travers la barrière sélective et engendrent des réactions immunitaires exacerbées.

La mise en évidence de l’hyperperméabilité intestinale repose sur un test d’absorption par voie orale de deux sucres, le mannitol et le lactulose. La proportion de sucres éliminés dans les urines donne une indication précise de la manière dont ils ont été absorbés au niveau de la muqueuse digestive.

Une étude de 1996 fait le lien entre hyperperméabilité intestinale et TSA. Sur 21 enfants avec TSA âgés de 4 à 16 ans VS un groupe témoin d’enfants sans TSA :

43 % des enfants avec TSA présentaient un rapport lactulose / mannitol augmenté dans les urines contre 0 % des enfants sans TSA, traduisant une augmentation de la perméabilité intestinale.

Une autre étude basée sur le même test urinaire et sur un groupe de 25 adultes avec TSA rapporte que le rapport lactulose/mannitol est augmenté chez 76 % des sujets.

Cette hyperperméabilité intestinale chez les personnes avec TSA entraîne une fuite des nutriments, bactéries et déchets toxiques de l’intestin au flux sanguin et jusqu’au cerveau.

Les substances étrangères, une fois sorties de la lumière intestinale, provoquent une réponse auto-immune de l’organisme qui se traduit par des maux multiples : brouillard mental, allergies, fatigue chronique, émotions exacerbées, troubles comportementaux…

L’hyperperméabilité intestinale peut être soulagée à l’aide d’un accompagnement naturopathique personnalisé et axé sur la gestion du stress et des émotions, l’alimentation, le sommeil, l’activité physique et le soutien des organes chargés d’éliminer les toxines.

LA DYSBIOSE INTESTINALE

Le microbiote intestinal - ou flore intestinale - est l’ensemble des micro-organismes vivant tout au long du système digestif et participant à la digestion, la communication cérébrale, l’immunité et la prévention de la prolifération de bactéries nocives.

La dysbiose intestinale est une perturbation du microbiote intestinal : le microbiote est un écosystème, comme l’Amazonie. Si on y enlève un certain type d’arbres (ou de bactéries), l’ensemble est déséquilibré. Rééquilibrer le microbiote est donc une clé pour rééquilibrer l’écosystème global.

Des analyses de la flore bactérienne chez les personnes atteintes de TSA ont fréquemment révélé la présence de bactéries anormales - absentes chez les personnes sans TSA  - en plus de la translocation de certaines bactéries dans des parties du système gastro-intestinal ne les accueillant pas normalement.

Afin de démontrer le lien spécifique entre dysbiose intestinale et TSA, penchons-nous sur une étude dédiée à la transplantation du microbiote (MTT), technique qui permet de corriger la dysbiose intestinale en introduisant par voie fécale des bactéries bénéfiques afin de diversifier la flore.

Cette étude était basée sur 18 enfants avec TSA souffrant de symptômes gastro-intestinaux chroniques. Au début de l’étude, les enfants avec TSA présentaient un microbiote intestinal moins diversifié que les enfants sans TSA. Certaines souches de bactéries utiles comme Bifidobacteria et Prevotella étaient totalement épuisées.

La première phase de l’étude a montré l’efficacité du traitement MTT pour modifier le microbiote intestinal, améliorer les symptômes gastro-intestinaux ainsi que le comportement des sujets. Ces améliorations avaient persisté 8 semaines après l’arrêt du traitement, suggérant un effet bénéfique à long terme.

De plus, les parents ont signalé une réduction lente et régulière des symptômes de l’autisme pendant le traitement et au cours des deux années suivantes. Les symptômes principaux de l’autisme (troubles du langage et du comportement, interactions sociales) ont diminué de 45% entre le début du traitement et les deux ans qui ont suivi.

En soulageant la dysbiose, le troubles gastro-intestinaux et comportementaux des enfants avec TSA diminuent. Les résultats de cette étude montrent toutefois la nécessité d’une complémentation probiotique de qualité en continu afin d’assurer une diversification constante du microbiote sur le long terme.

L'INFLAMMATION DU SYSTÈME IMMUNITAIRE

Revenons à notre hyperperméabilité intestinale : les jonctions entérocytaires sont relâchées, elles ne filtrent pas efficacement les molécules alimentaires et en laissent passer de trop volumineuses et partiellement digérées à travers la barrière hémato-intestinale et jusqu’au cerveau.

Ces molécules alimentaires sont identifiées comme des agresseurs par le système immunitaire qui lève son armée de lymphocytes T pour répondre à la menace. Ces cellules immunitaires vont synthétiser des cytokines, des substances pro-inflammatoires dont les anticorps ciblent les agresseurs.

Plusieurs études ont démontré une présence accrue de cytokines dans le cerveau des personnes avec TSA, en comparaison avec la population sans TSA. Leur action pro-inflammatoire mène à des remaniements structurels et fonctionnels dans les systèmes nerveux central et autonome, changements qui se répercutent sur le comportement.

Cette inflammation prolongée cause une diminution de la motivation sociale, des comportements répétitifs, l’évitement de nouvelles situations, une hausse de l’anxiété, une réduction de l’exploration de l’environnement et des restrictions alimentaires auto-imposées.

Cette cascade inflammatoire peut être contrôlée par l’adoption d’un régime hypotoxique et alcalinisant que nous détaillons et personnalisons ensemble pendant les accompagnements naturopathiques dédiés à l’autisme.

Une étude américaine a mis en évidence une autre anomalie du système immunitaire tout aussi spécifique aux TSA. Elle portait sur 140 enfants : 37 avec TSA, 27 de leurs frères et sœurs sans TSA et 76 enfants sans TSA et sans lien de parenté.

Les scientifiques ont cherché dans leurs échantillons sanguins la présence d’anticorps dirigés contre une protéine du gluten : la gliadine.

Les enfants avec TSA avaient des niveaux significativement plus élevés d’anticorps anti-gliadine que les enfants sans TSA et souffraient davantage de troubles gastro-intestinaux : ils présentaient une réponse immunitaire augmentée au gluten.

Des chercheurs iraniens ont étudié l’effet d’une alimentation sans gluten sur le comportement et les troubles gastro-intestinaux d’enfants avec TSA. 80 enfants ont participé : 40 ont suivi un régime sans gluten et 40 un régime normal pendant six semaines. Sur les 80 enfants, 53,9 % avaient des problèmes gastro-intestinaux.

Dans le groupe qui a mangé sans gluten, ces troubles ont été réduits de manière significative, mais pas dans le groupe qui suivait une alimentation normale. Il y avait aussi une diminution significative des problèmes de comportement dans le groupe sans gluten, mais pas dans le groupe témoin.

L'ACCOMPAGNEMENT NATUROPATHIQUE SPÉCIALISÉ

Toutes ces études suggèrent qu’un régime sans gluten permet de soulager les troubles intestinaux et comportementaux. Les produits laitiers et le soja présentant les mêmes effets néfastes que le gluten, ils sont aussi à modérer dans le régime alimentaire que je vous conseille en accompagnement naturopathique spécialisé.

Pour chaque aliment à modérer, j'intègre des alternatives de remplacement : le but est de vous guider pas à pas dans le changement et de vous autonomiser sur le long terme.

Ce rééquilibrage alimentaire complet et guidé s’accompagne d’un protocole d’hygiène de vie sur-mesure :

- Conseils en gestion du stress et des émotions adaptés aux personnes avec TSA
- Optimisation de l’activité physique pour mieux évacuer les toxines
- Conseils pour retrouver un sommeil réparateur qui soulage la fatigue chronique
- Soutien des émonctoires, organes chargés d’évacuer les toxines, via des techniques hydrologiques et des cures de phytothérapie / aromathérapie personnalisées

Consultations à distance (en visioconférence) et en cabinet à Glun (10min de Valence, Tain, Tournon) :
? 06 87 88 71 82 ? mgarrido.naturo@gmail.com⁣⁣

Ces informations sont destinées au mieux-être et n’ont aucune visée médicale.⁣⁣